Quelle est la différence entre le salariat et le portage salarial ?

Le constat est alarmant sur la situation de l’emploi en France. Près des ¾ des embauches de ces dernières années sont des CDD et le contexte économique ne risque pas de changer grand-chose. Puisque le CDI devient un graal, beaucoup de salariés se tournent alors vers le portage salarial. Mais quelle est la différence entre le salariat et le portage salarial ?

Le travail et les missions

En CDI tout comme en CDD, les tâches laissées au salarié sont bien précises et correspondent généralement à ses qualifications. Alors pour être sures qu’elles détiennent le meilleur candidat, les entreprises penchent souvent pour des périodes d’essai. Ces dernières ont pour objectif de donner à la nouvelle recrue le temps de faire ses preuves même si elle dispose de toutes les compétences requises. En somme, la situation n’est pas à l’avantage du salarié mais à la société qui recrute.

En portage salarial en revanche, le salarié est embauché parce qu’il a un projet et non pour ses compétences. Le salarié a pleinement la main dans le développement de son activité puisqu’il est en charge de rechercher ses propres missions. La société de portage a comme rôle de soutenir le salarié en lui proposant des formations, des aides à la négociation et des conseils.

Les liens hiérarchiques

Le salariat classique implique que l’employé soit contractuellement lié à son entreprise. Le contrat de travail, qu’il soit à durée déterminée ou indéterminée, stipule que le salarié s’engage à exécuter des tâches précises selon les modalités prévues sous peine de licenciement. Pour s’en assurer, l’entreprise impose donc au salarié des supérieurs hiérarchiques auxquels il doit du respect.

Le portage salarial présente également un lien de subordination entre le porté et l’entreprise de portage. Il est plutôt de nature juridique. Pratiquement, l’entreprise de portage possède un certain droit de regard sur les missions négociées par le salarié porté, et ce dernier doit lui rendre compte de ce qu’il accomplit via une déclaration d’activité, qui déclenche le paiement du salaire mensuel.

Quant à l’entreprise dans lequel le porté fera une prestation de service, leur relation se limitera à celui de consultant-client. Le salarié porté ne fera aucunement partie de l’organigramme de la société et ne peut dans ce cas donner des ordres à ses salariés. Par contre un contrat de prestation de service liera les deux entités. Il implique pour le prestataire une « obligation de faire » et pour le client « une obligation de payer le prix des prestations ».

La rémunération

Le salarié classique, qu’il soit en CDI, en CDD ou en intérim, perçoit un salaire mensuel brut, dont le montant est fixé au moment de la signature du contrat de travail et suit une grille de rémunération interne à l’entreprise. Elle peut bien évidemment évoluer selon des critères d’ancienneté par exemple ou en fonction des résultats obtenus par l’employé.

En portage salarial, la rémunération nette correspond au chiffre d’affaire auquel on a déduit les frais de gestion, les cotisations sociales et la mutuelle d’entreprise. Elle constitue la grande différence entre le salariat et le portage salarial car elle dépendra plus des missions et de ce que le porté a lui-même négocié avec ses clients. En effet, la définition du portage salarial souligne que le salaire net du porté résultera de son implication personnelle et de sa faculté à se faire vendre. (sources : https://www.rh-solutions.com/)