Quelle est la différence entre un hallux valgus et un hallux rigidus?

Ces deux désignations médicales évoquent des problématiques situées au niveau du pied, du gros orteil (hallux) plus précisément. Malgré des causes très différents et des symptômes variés, ces deux affections de l’avant-pied entraînent des conséquences douloureuses voire désastreuses pour les malades. Avec une prise en charge adaptée, il est possible d’enrayer la dégénérescence et ses complications futures.

Comment reconnaître les deux maladies ?

L’hallux valgus est la pathologie la plus fréquente de l’avant-pied. Il s’agit d’une déviation du gros orteil : sa base se tourne vers l’extérieur et vient frotter contre le deuxième orteil. La déformation osseuse du pied se manifeste par une bosse entre le premier métatarsien et le gros orteil, visible à l’œil nu. Diagnostic que l’on peut confirmer avec une radio. Ainsi l’angle de déviation pourra être mesuré pour déterminer la sévérité du cas. Cette affection a souvent des causes génétiques avec une prédisposition congénitale. L’hallux valgus touche surtout les femmes (9 cas sur 10) et les habitudes vestimentaires, comme le port de chaussures à talons hauts à bouts pointus, seraient une cause voire un facteur aggravant. Les symptômes relevés sont donc la déformation de l’hallux, des douleurs ciblées au gros orteil ou la plante du pied, des rougeurs et inflammations avec possibles infections au niveau des zones de frottement. Cela entraine des gênes à la marche et de l’arthrose peut apparaitre.

L’hallux rigidus est quant à lui la dénomination accordée à l’arthrose primitive de la première articulation métatarso-phalangienne. Plus simplement, le gros orteil se rigidifie sous l’effet de cette pathologie dégénérative qu’est l’arthrose articulaire. Cette maladie touche principalement les hommes. Elle est due à plusieurs facteurs comme le port de chaussures trop serrées, des traumatismes à répétitions (sport, accidents…), altérations du déplacement (pied plat) ou des infections. Les symptômes qui poseront le diagnostic sont une raideur du gros orteil qui empêche l’extension de la première phalange, ce qui rend la marche douloureuse. Des excroissances osseuses (ostéophytes) peuvent apparaitre sous la peau de l’articulation. Des frottements douloureux contre la chaussure aggraveront la situation. Des radiographies permettent de valider les observations initiales.

Les traitements préconisés

Ces deux pathologies du pied peuvent être traitées à l’aide d’anti-inflammatoires et d’antalgiques pour soulager la douleur. Les orthèses peuvent également être prescrites afin de corriger le positionnement du gros orteil et limiter le nombre de frottements. Selon le type de problème orthopédique, l’adaptation des chaussures confort peut être recommandée afin d’améliorer le confort de la marche. Les professionnels du chaussant ont développé une gamme de produits thérapeutiques répondant parfaitement à ces questions en restant au plus proche des tendances de la mode. L’hallux valgus trouvera son aggravation limitée avec des séances d’étirements ou de massages et des séances chez le pédicure pour les cors et durillons. L’hallux rigidus connaitra du soulagement par le biais de séances de kiné ou d’infiltrations ciblées.

Il existe des solutions chirurgicales pour l’hallux rigidus qui visent à bloquer l’articulation (arthrodèse) ou à raccourcir la première phalange pour ouvrir l’espace articulaire. L’ablation des ostéophytes est aussi à envisager. Pour l’hallux valgus, les interventions chirurgicales ont pour objectif de réduire l’angle de déformation. Il en existe de nombreuses en fonction de chaque cas.

Ces deux pathologies du pied sont à prendre au sérieux. Leur aspect dégénérescent les rend difficile à enrayer totalement. Avec un diagnostic précoce, les thérapies agissent plus efficacement contre leur progression.